( m i l a g r o ): MILAGRO REVUE

Véritable bazar pamphlétario-marrant, première aventure éditoriale, largement estudiantin, débile sans être punk, recueil d’articles et d’opinions rares (sic). L’accueil est très mitigé. Il faut dire qu’on y raconte de bien belles horreurs. Des horreurs fabriquées sur mesure pour faire chier la ribambelle d’étudiants mous qui nous sert de congénères. À ce rythme, je perdais une occasion de me taire par jour. Pour mon bien évidemment. Mais il me semblait que je devais aller au bout de quelque chose. Après trois mois de ce régime, je changeais brusquement d’avis. Je décidais d’arrêter de tenir une publication régulière. Je me lassais en fin de compte. Trop seul à tout porter et à tout assumer. De toute façon, après trois numéros, nous avions tellement déversé d’injures et de provocations via ce petit journal, diffusé ultra localement, qu’il ne restait presque aucun défi à relever. Ce n’est qu’un an plus tard que nous reprîmes, en étroite collaboration avec Simon, associé depuis le début à l’aventure. Je vivais chez lui, à Marseille et il fallu tout faire à distance, parce qu’on ne connaissait personne ici. De mails en mails, nous avons rapidement récolté une masse de textes impressionnante. C’était des amis, la même bande, avec quelques nouveaux, pour la plupart pas du tout écrivains, et nous nous retrouvâmes bientôt avec plus de 70 pages de bouts de machins à faire tenir ensemble. Histoire de faire un dernier coup et nous décidâmes de publier une anthologie de poèmes de Roger Gilbert-Lecomte, dont les ayants-droits bloquaient la publication, l’année d’après pour fermer le ban. On se disait que si on nous foutait un procès sur le dos, on aurait réussi notre coup ! Au moins, cette histoire aura eu le mérite de lancer les éditions, et c’est déjà pas mal. Ça aura aussi eu le mérite de forger quelques plumes, d’en entraîner d’autres, que ça ait été suivi d’effets ou non. Cinq numéros, donc. L’ultra-confidentiel a du bon, on se bat souvent pour rien… Petite école de la vie.